Les
étudiants intensifient la lutte contre
les mesures antisociales et lancent la campagne
« Nous, les étudiants »
La première session de la 42e
législature
de l'Ontario s'est réunie le 19 février
après
la pause hivernale qui a débuté le 6
décembre 2018. La nouvelle session a
été
marquée par une action étudiante militante à
Queen's Park qui a confirmé que les Ontariens continueront
de
s'organiser et de résister aux attaques antisociales que
mène le gouvernement Ford « au nom du
peuple ».
Des étudiants d'aussi loin que Kingston
sont
venus se joindre à l'action pour protester contre les
coupures
dans le Régime d'aide financière aux
étudiantes et
étudiants de l'Ontario (RAFEO) par le gouvernement Ford,
les
attaques contre leurs associations et clubs au nom de donner aux
étudiants le « choix » de « ne pas
payer » les
frais accessoires et exiger un financement accru pour
l'éducation publique, entre autres demandes.
L'action a été organisée par
le
Réseau d'action étudiante de l'Ontario avec l'appui
de la
Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants, de la Fédération du travail de
l'Ontario, du Syndicat des employés de la fonction
publique de
l'Ontario et d'autres.
Elle s'est caractérisée par la
détermination des étudiants à se battre pour
leur
droit à l'éducation et à une
société
dans laquelle chacun peut vivre dans la dignité et la
sécurité. Plusieurs orateurs ont souligné
que les
étudiants des collèges et universités
touchés par les modifications apportées au
Régime
d'aide financière aux étudiantes et
étudiants
de l'Ontario (RAFEO) n'étaient pas pris en compte par les
fausses déclarations du gouvernement Ford selon lesquelles
la
réduction de 10 % des frais de scolarité
rendrait l'enseignement postsecondaire plus abordable. Ils ont
notamment souligné que la petite réduction des
frais de
scolarité ne touchait pas les étudiants les plus
pauvres
qui
doivent payer des frais de scolarité trois fois plus
élevés qu'il y a 20 ans. Ils ont
également
noté que les étudiants étrangers doivent
encore
payer trois à quatre fois les frais élevés
imposés aux étudiants canadiens et ne seront pas
admissibles à la réduction de 10 %. Des
orateurs ont également souligné que les
réductions
des frais
de scolarité, bien que limitées,
entraîneraient des
manques de centaines de millions de dollars dans les budgets de
fonctionnement des universités et des collèges, ce
qui
obligerait ensuite ces institutions à réduire leurs
effectifs et leur personnel enseignant, aggravant davantage les
conditions de travail et d'apprentissage sur les campus.
Les orateurs ont également
dénoncé
la décision du gouvernement Ford d'imposer des options de
« désinscription » pour le financement
des
associations et clubs d'étudiants, et ont souligné
qu'il
s'agissait d'une attaque à motivation politique visant
à
taire le droit des étudiants à la dissidence et
à
l'organisation politique. Il s'agit d'une
atteinte à la démocratie et à la
liberté
d'expression qui vise à diviser les étudiants afin
d'atomiser leur résistance. Ils ont souligné que
les
associations et clubs d'étudiants jouent un rôle
important
en permettant aux étudiants de s'organiser pour
défendre
leur voix politique indépendante, tout en fournissant des
services importants sur le campus, tels
que des aides aux étudiants autochtones, aux
étudiants
des minorités nationales, aux étudiants LGBTQ et
aux
étudiants aux besoins spécifiques.
Un groupe d'étudiants de Mobilisation des
étudiants de Hamilton s'est opposé à la
présence accrue de la police sur leur campus et a
déclaré que cela était fait pour intimider
les
étudiants et criminaliser leurs assemblées. Ils ont
dénoncé la présence de la police lors du
rassemblement à Queen's Park et ont déclaré
qu'ils
ne seraient pas criminalisés pour
avoir exprimé leur position politique contre les
conservateurs
de Doug Ford antiétudiants, antitravailleurs et
antiautochtones.
Divers
représentants
syndicaux ont également pris la parole lors du
rassemblement
pour soutenir les étudiants qui s'organisent contre le
gouvernement Ford. Harvey Bishof, président de la
Fédération des enseignantes et des enseignants des
écoles secondaires de l'Ontario (FEESO), a notamment dit
aux
étudiants qu'ils pouvaient compter sur le
soutien des enseignants et des travailleurs dans leur combat. Il
a
déclaré que « nous avons un gouvernement qui
connaît le coût de tout et la valeur de
rien »
et a affirmé qu'il était nécessaire
d'accroître les investissements dans l'éducation en
Ontario afin de préserver et d'accroître la
qualité
de l'éducation pour tous les étudiants.
L'action a également lancé
officiellement
la campagne « Nous, les étudiants » avec
cinq
revendications :
1. Des bourses, pas des prêts
2. L'élimination des frais de scolarité pour tous
les
étudiants
3. L'augmentation du financement public pour l'éducation
publique
4. Laprotection des voix indépendantes des
étudiants
5. Le respect du droit de s'organiser
Les organisateurs de l'action ont appelé
chacun
à se joindre à eux et à soutenir leur
campagne et
leurs revendications. Ils ont mis fin à leur action en
affirmant
qu'ils ne seraient pas réduits au silence et ont
exprimé
leur détermination à défaire le gouvernement
Ford
et ses politiques antisociales.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 10 - 16 mars 2019
Lien de l'article:
Les
étudiants intensifient la lutte contre
les mesures antisociales et lancent la campagne
« Nous, les étudiants »
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|